Visite guidée de l'exposition "Trop fort Hector !"

Dès sa mort, survenue le 8 mars 1869, Hector Berlioz, autrefois si controversé par ses pairs, entre un peu au panthéon musical international. En effet, dès la fin du XIXe siècle, de prestigieux chefs d’orchestres s’emparent de son œuvre – tels les français Jules Pasdeloup ou Edouard Colonne ; les allemands Hans von Bulow, Felix Mottl, Félix Weingartner, ou Wilhelm Ganz… Et les célébrations du Centenaire de la naissance du compositeur en 1903 marquent une étape supplémentaire de cette renaissance. De nouvelles générations se lèvent peu à peu, célébrant toujours plus l’œuvre du musicien qui résonne à travers le monde sous la baguette de chefs comme Pierre Monteux, Charles Munch ou Jean Fournet. À ces premières générations de berlioziens succèdent de nombreux chefs en France, de Serge Baudo à François-Xavier Roth ; en Angleterre, de Colin Davis à John Eliot Gardiner ou encore Robin Ticciati et dans le reste du monde… Enfin de nombreux historiens et musicologues s’attachent à faire découvrir sa personnalité hors du commun à travers des biographies comme Adolphe Jullien en 1888, David Cairns en 2003 et beaucoup d’autres. En parallèle de la publication des divers écrits de Berlioz et de sa correspondance.

Avec le temps, l’image même de Berlioz devient objet de culte et de fascination. De nombreux artistes de renom ou anonymes voient dans la représentation du compositeur une manière de célébrer son génie et prouver leur admiration. Ainsi, des statues du musicien sont élevées à travers le monde, de La Côte Saint-André à Paris ou Monaco. Chaque commémoration donne lieu à la production de multiples objets à son effigie. De la numismatique à la philatélie, l’image de Berlioz s’internationalise peu à peu. Son nom comme son œuvre deviennent même l’objet d’articles promotionnels ou de publicité !

À partir de bon nombre de portraits et de sculptures posthumes réalisés par des admirateurs du compositeur, quelques pochettes de disques célèbres parmi les centaines éditées et quelques pièces choisies parmi les innombrables produits dérivés (autant d’objets dont le bon goût peut évidemment se discuter !), l’exposition propose, de retracer joyeusement l’émergence et le foisonnement d’un certain culte berliozien. Et veut ainsi montrer qu’à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa disparition Berlioz est plus présent que jamais.