Aujourd’hui, le Département intervient au plus près des Isérois pour leurs déplacements, leur sécurité, leur autonomie, l’insertion des personnes en recherche d’emploi, les collèges ou encore la valorisation du patrimoine. Mais quelle est son histoire ?
Le département : un héritage de la Révolution française
Du vieux français "départir" – qui signifie " action de partager" –, le département est un héritage de la Révolution française. Avec ce découpage du territoire français, adopté par le 22 décembre 1789 et officialisé en mars 1790, il s’agissait de remettre de l’ordre dans l’incroyable chevauchement des anciennes provinces féodales, et de donner à tous les citoyens un accès équitable aux services publics.
Une administration de proximité

Les départements étaient à l’origine au nombre de 83 – ce découpage avait été réalisé afin que "personne ne soit à plus d’une demi-journée de cheval du chef-lieu " –, on en comptera jusqu’à 130 en 1810 à l’apogée de l’Empire, contre 101 aujourd’hui.
L’Isère portait alors le numéro 37 et non 38 et son premier président se nommait Jean-Baptiste Aubert-Dubayet.
Entre-temps, Napoléon Bonaparte créa les préfectures et les préfets en 1800 pour prendre la main sur les collectivités locales.
1982 – 1983 : vers l’autonomie des départements
S’ils regagnent une part d’autonomie en 1871, les départements voient leurs compétences et leur rôle considérablement renforcés en 1982-1983 puis en 2005, avec les lois de décentralisation.
En première ligne pour toute l’action sociale – famille, petite enfance, personnes âgées et handicapées, gestion du revenu de solidarité active (RSA) –, ils ont aussi en charge la construction, l’entretien des collèges, la restauration et le transport scolaire (aujourd’hui dévolu à la Région), l’équipement rural, l’aménagement foncier, la gestion de l’eau, les routes départementales, le développement de la lecture publique ou encore la conservation des archives…
En 2013 : place à la parité

En mars 2013, un redécoupage des cantons est amorcé et leur nombre réduit de moitié. L’Isère, qui était jusqu'alors composé de 58 cantons et de 58 conseillers généraux, passe à 29 cantons, représentant autant de territoires électoraux.
Cette réforme introduit aussi la parité homme /femme. Chaque canton est dorénavant représenté par un binôme paritaire de deux conseillers départementaux (et non plus conseillers généraux), élus au suffrage universel pour six ans. Ils disposent chacun d’un suppléant en cas d’empêchement. Les premières élections liées à cette réforme ont lieu 22 et 29 mars 2015.
Un échelon parfois décrié
Dans le même temps, la loi du 7 août 2015, portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe), confie de nouvelles compétences aux Régions (dont le nombre passe de 23 à 12) et redéfinit celles attribuées aux collectivités territoriales.
Après plus de deux siècles d’existence, la suppression des conseils généraux est actée dans cette loi au profit de la Région et des intercommunalités dont le rôle est renforcé.
La Région est désormais compétente en matière de développement économique et de transports notamment. Une réforme qui ne sera pas conduite jusqu'au bout puisque finalement l'échelon départemental ne sera pas supprimé.
Garant de l’équité des territoires
Face à des Régions élargies et des métropoles toujours plus puissantes, le département joue un rôle de proximité et de solidarité incontournable : il est le garant de l’équité entre les territoires urbains et ruraux.
En Isère, avec ses 13 Maisons décentralisées et ses 4 730 agents – dont 69% de femmes –, le Département reste souvent le seul interlocuteur public dans des villes moyennes situées à l’écart des grandes métropoles.
⁉️ Grenoble vs Moirans
Sous l’Ancien Régime, le Dauphiné comptait 430 seigneuries. Avec la Révolution, tout va changer !
Le 4 août 1789, l’Assemblée constituante met fin au système féodal, entraînant un bouleversement du paysage administratif et politique français.
Le 26 février 1790, la France est découpée en 83 départements. La province du Dauphiné morcelée en trois entités : le Dauphiné-Oriental (les Hautes-Alpes), le Dauphiné-Midi (la Drôme), le Dauphiné du Nord (l’Isère). Notre département est sous-divisé en quatre districts, Grenoble, Vienne, Saint-Marcellin, La Tour-du-Pin et en 91 cantons.
Le 9 juillet, la ville de Grenoble est choisie comme chef-lieu de département, au détriment de Moirans, par 286 voix contre 267.
