Publié le 24 juin 2015
Le point avec Jean-Paul Bonnetain, Préfet de l’Isère et Jean-Pierre Barbier, Président du Département de l’Isère
Jean-Paul Bonnetain, préfet de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère ont donné une conférence de presse le 24 juin en compagnie de Bernard Perazio, vice-président en charge des routes ainsi que des experts géologues du Conseil départemental et du service RTM (Restauration des Terrains de Montagne) pour faire le point sur les mesures de sécurité prises suite au risque confirmé d’un glissement de terrain de grande ampleur et sur le projet d’itinéraire bis envisagé.
Deux priorités absolues
Le Préfet de l’Isère a rappelé que compte tenu de l’évolution
quotidienne des données géologiques et des conséquences extrêmement
pénalisantes pour les populations du secteur, subsistent deux priorités
absolues :
- La sécurité des personnes et des ouvrages
- L’exigence d’efficacité quant à l’urgence de rétablir une liaison dans les meilleurs délais face à la situation dramatique que vivent les populations du secteur
Depuis le 10 avril dernier, date à laquelle le tunnel du Chambon a
été fermé à la circulation, les services de la préfecture et du
Département de l’Isère travaillent en totale coopération et en
concertation permanente, dans le respect des compétences de chacun.
Le
Préfet a d’ailleurs salué le travail de grande qualité effectué par les
services du Département de l’Isère depuis le début de ce dossier
complexe. A ce titre, le Préfet de l’Isère a indiqué qu’au vu de
l’accélération récente des mouvements de montagne, la problématique
Chambon va désormais bien au-delà de la question du chantier du tunnel,
champ de compétence du département pour devenir un enjeu global de
sécurité sur les personnes et les biens qui relève de la responsabilité
de l’Etat.
Deux arrêtés d'interdiction
En conséquence, et de manière complémentaire à l’évacuation du chantier du tunnel et à l’arrêt des navettes lacustres, deux arrêtés préfectoraux ont été pris en fin de journée, mardi 23 juin :
- Interdiction de pêcher dans le lac.
- Interdiction pour les promeneurs et les randonneurs d’emprunter les berges du lac.
Des officiers de gendarmerie ont été dépêchés sur site pour
garantir l’application de ces deux arrêtés. Une signalétique
particulière sera installée le plus rapidement possible.
A noter également qu’une réunion interministérielle s’est
tenue hier associant notamment le préfet de l’Isère et son homologue des
Hautes-Alpes, ainsi que le préfet coordonnateur du massif des Alpes.
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Création d’une piste en versant opposé
- Jean-Pierre Barbier a indiqué que dès le mois d’avril une étude de faisabilité a été engagée sur la possible création d’un itinéraire bis.
La solution d’aménagement d’une route en fond de barrage, ainsi que l’hypothèse du
pont flottant ont définitivement été écartées, pour de nombreuses raisons exposées par le Président.
- La piste de secours de l’autre côté du lac apparait comme la seule solution viable et assurant la sécurité nécessaire. D’une longueur de 5,3 km et d’une largeur minimale de 3m50, elle sera dotée de zones plus larges pour les croisements, et recouverte d’un enduit permettant la circulation de véhicules allant jusqu’à 19 tonnes.
Il s’agit toutefois d’un itinéraire de délestage
sur le principe d’une circulation en alternat et soumis aux aléas
d’avalanches en hiver et à de possibles éboulements qui imposeront un
accès régulé. Jean-Pierre Barbier a rappelé sur ce point le savoir-faire
du Département en matière de gestion de circulation sur route
montagneuse.
En aucun cas, cet itinéraire ne saurait absorber le trafic constaté
habituellement sur la RD 1091. L’objectif étant bien à terme de rendre à
nouveau possible l’utilisation du tunnel.
Le Département est prêt à engager les travaux dès la semaine prochaine
et le Préfet a assuré de la diligence des services de l’Etat pour
permettre l’obtention de toutes les autorisations administratives dans
les plus brefs délais (le dossier a été posé en Préfecture ce jour). L’ouverture est envisagée pour novembre 2015.
Le coût total sera de 5 millions d’euros, financé par le Département.
^ Faille et glissement du terrain sur la zone d'éboulement
(cliquez sur l'image pour agrandir)
Conséquences sur les travaux du tunnel et le barrage du Chambon
Les travaux du tunnel ont été jusqu’alors poursuivis avec un ajustement
régulier des techniques utilisées en fonction des aléas géologiques
constatés, avec pour objectif une réouverture dans les délais prévus, et
ce tant que la sécurité des opérateurs sur site était assurée.
Ces conditions ne sont aujourd’hui plus réunies et la reprise ne pourra être envisagée que lorsque le glissement aura eu lieu.
Le Préfet et le Président du Département de l’Isère ont confirmé que
les
études et modélisations réalisées par EDF et validées par les services
de l’État démontrent que le scénario le plus défavorable d’un glissement
d’ampleur n’aura pas d’impact sur la structure du barrage.