Un budget 2025 engagé pour l’Isère

© A.Breysse

Dans un contexte national de grandes incertitudes et malgré les fortes contraintes imposées par l’État, le Département de l’Isère a voté le 28 mars dernier un budget de 1,7 milliard d’euros pour cette année 2025. Ce budget, en hausse de 3 %, lui permettra de tenir tous ses engagements envers les Isérois et notamment les plus fragiles – plus de la moitié de son budget de fonctionnement étant consacré à ses missions de solidarité. Le président Jean-Pierre Barbier explique les choix de la Majorité « Pour l’Isère ».

“Jamais budget n’aura été si difficile à construire depuis ma prise de fonction. Entre l’État qui réduit nos recettes et augmente nos dépenses de manière unilatérale, notre collectivité est prise en tenaille et ne dispose de quasiment plus aucun levier fiscal pour maîtriser ses recettes : la suppression de la dynamique de la TVA, qui devait compenser la suppression de la taxe foncière, nous prive de toute marge de manœuvre financière ! Je regrette que l’État change les règles du jeu en cours de route.

Si nous nous en sortons malgré tout mieux que d’autres Départements, c’est parce que nous avons toujours géré avec la plus grande rigueur et avec prudence, en n’augmentant pas nos dépenses de fonctionnement (qui reviennent chaque année). Cette année encore, grâce à l’optimisation de nos dépenses, nous serons ainsi en mesure d’assumer pleinement nos missions de solidarité auprès des plus fragiles : plus de 740 millions d’euros, soit 57 % de notre budget de fonctionnement, seront consacrés aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux allocataires du RSA, aux familles et enfants en difficulté.

Malgré la hausse des coûts liée à l’augmentation de la part de produits locaux et/ou bio, nous maintiendrons aussi le repas à 2 euros pour tous les demi-pensionnaires dans les cantines des collèges publics : c’est un engagement fort pour le pouvoir d’achat des familles, la qualité de l’alimentation de nos enfants et le soutien à nos agriculteurs. De même, nous maintiendrons au même niveau les aides aux communes et intercommunalités iséroises à hauteur de 35 millions d’euros : non seulement c’est le respect de la parole donnée, mais cela répond à un double enjeu économique et social. En 2024, ce sont 470 projets soutenus partout en Isère pour un total de 220 millions d’euros, au bénéfice des entreprises iséroises du BTP !

Même chose pour les aides à nos agriculteurs, qui se maintiennent à hauteur de 10 millions d’euros pour soutenir une production locale responsable : il en va de notre souveraineté alimentaire.

Enfin, comme je m’y suis engagé, le Département a choisi de sacraliser les budgets dédiés à l’éducation et à la culture : ces dépenses sont aujourd’hui plus essentielles que jamais dans un monde où triomphent la post-vérité et la désinformation.

La collectivité pourra donc, cette année encore, tenir ses engagements envers tous ses partenaires et investir à un niveau élevé, soit 397 millions d’euros : c’est un message fort de soutien à l’activité économique, dans un contexte d’incertitudes économiques et sociales. Nous restons aussi prudents et n’engageons aucun projet d’ampleur pour cette année : notre souci a été de préserver l’essentiel, afin que le Département puisse conserver sa capacité à agir non seulement en 2025, mais pour les années à venir. Car nous savons qu’elles seront compliquées.”

Pour aller plus loin

    Julien Polat

    Vice-président du Département en charge des finances et de la contractualisation

    IsèreMag

    Ce budget 2025, selon l’aveu du président Barbier, a été le plus difficile à élaborer depuis dix ans…

    Julien Polat

    Je confirme ! Pour la première fois de ce mandat, nous avons dû repousser le vote de décembre à mars, le gouvernement nous laissant dans le flou sur un nombre inhabituel de points qui pour certains restent toujours en suspension. Prenons le relèvement de 0,5 % des droits de mutation à titre onéreux, communément, mais improprement appelés frais de notaire, perçus par les Départements sur les transactions immobilières, censé compenser les pertes de recettes imposées par l’État, soit 22 millions d’euros pour cette année.Les primo-accédants étant exonérés de cette hausse, dans un marché immobilier à la...

    Julien Polat

    Vice-président du Département en charge des finances et de la contractualisation

    IsèreMag

    Ce budget 2025, selon l’aveu du président Barbier, a été le plus difficile à élaborer depuis dix ans…

    Julien Polat

    Je confirme ! Pour la première fois de ce mandat, nous avons dû repousser le vote de décembre à mars, le gouvernement nous laissant dans le flou sur un nombre inhabituel de points qui pour certains restent toujours en suspension. Prenons le relèvement de 0,5 % des droits de mutation à titre onéreux, communément, mais improprement appelés frais de notaire, perçus par les Départements sur les transactions immobilières, censé compenser les pertes de recettes imposées par l’État, soit 22 millions d’euros pour cette année.

    Les primo-accédants étant exonérés de cette hausse, dans un marché immobilier à la peine, cela nous donne très peu de visibilité sur les recettes attendues. Après nous avoir retiré quasiment tous nos leviers fiscaux, l’État a gelé la partie de la TVA qui revenait aux Départements.

    En même temps, il nous impose une augmentation des cotisations retraite pour les agents des collectivités locales. Sans parler de l’augmentation des dépenses liées au vieillissement de la population et celles liées à la situation économique qui impactent nos dépenses de solidarité.

    IsèreMag

    Pour faire face à ses engagements, le Département a dû recourir à l’emprunt. N’y a-t-il pas un risque de nous retrouver surendettés comme l’État ?

    Julien Polat

    Ce n’est pas comparable ! L’augmentation de notre dette est de 6,8 % par rapport à 2024, alors que nous n’avions pas emprunté en 2023. Le Département étant dans une situation initiale très saine, il reste le deuxième Département de France (derrière les Hauts-de-Seine !) pour sa capacité de désendettement, qui est de moins de trois ans. Et contrairement à l’État, qui emprunte pour payer ses fonctionnaires, ces emprunts (180 millions d’euros) vont servir à maintenir notre niveau d’investissement et à soutenir le tissu économique.

    Tous nos engagements seront tenus, notamment à l’égard des communes et des intercommunalités, mais aussi pour la rénovation des collèges, des routes, la modernisation des exploitations agricoles, l’accès au très haut débit, le soutien à la culture et au spectacle vivant, la sécurité routière… Ce budget a été construit sans renoncer à aucune de nos ambitions.