Alpes IsHere Mag #12

Été 2023

Edito : « Je n’ai jamais eu envie d’aller vivre ailleurs. »

Pour ce numéro spécial « musique », la rédaction donne carte blanche à Djazia Satour, chanteuse et compositrice algéro-grenobloise.

Révélée il y a une vingtaine d’années au sein du groupe MIG, la voix suave et lumineuse de Djazia, portée par les vents chauds de la Méditerranée et des mélodies teintées de pop-folk, résonne aujourd’hui bien au-delà des frontières de l’Isère. 

Je suis née à Alger, mais je suis arrivée à Grenoble en 1990 à l’âge de neuf ans, à la Villeneuve. Longtemps, ma géographie du territoire s’est limitée à ce quartier où je ne garde que des souvenirs heureux : l’appartement ...

Pour ce numéro spécial « musique », la rédaction donne carte blanche à Djazia Satour, chanteuse et compositrice algéro-grenobloise.

Révélée il y a une vingtaine d’années au sein du groupe MIG, la voix suave et lumineuse de Djazia, portée par les vents chauds de la Méditerranée et des mélodies teintées de pop-folk, résonne aujourd’hui bien au-delà des frontières de l’Isère. 

Je suis née à Alger, mais je suis arrivée à Grenoble en 1990 à l’âge de neuf ans, à la Villeneuve. Longtemps, ma géographie du territoire s’est limitée à ce quartier où je ne garde que des souvenirs heureux : l’appartement familial avec la vue incroyable sur la chaîne de Belledonne, les buts que je tirais avec mon père dans le parc où j’ai rêvé de former une équipe de filles, le collège de la Villeneuve puis le lycée Emmanuel Mounier. Aujourd’hui encore, beaucoup de mes proches vivent à la Villeneuve et j’y ai connu mon plus cher ami, l’artiste Léonid.

C’est aussi là que j’ai commencé à chanter. À onze ans, j’ai fait ma toute première scène à l’Espace 600 dans une comédie musicale avec Macadam Swing, la troupe montée par ma professeure de musique, Caroline Sultan. Elle me mettait toujours vingt sur vingt en chant ! Puis j’ai fait mes premières tournées comme choriste au sein de Gnawa Diffusion avec mon grand frère Amazig Kateb. Avec eux et les Sinsémilia, qui ont commencé à Eybens, la scène locale a été très marquée par le reggae !

En réalité, il y a toujours eu une grande variété de styles et de couleurs. Toujours à la Villeneuve, j’ai ainsi découvert le trip-hop en tant qu’interprète principale du collectif MIG à dix-neuf ans : là, j’ai pu expérimenter la composition et l’écriture. Nous avons fait deux albums ensemble. Puis j’ai sorti mon premier opus solo, Klami, autoproduit, en 2011, où je chante en français, en anglais et en arabe : les compositions marient châabi (le chant traditionnel algérois), pop, folk, électro et blues. Cette fusion des genres musicaux fait partie de mon histoire.

Mon troisième album, Aswât (des voix en arabe), marque un tournant : j’ai éprouvé le besoin de regarder en arrière, vers cet héritage algérien qui reste en arrière-plan comme un rêve évanoui. Il est chanté entièrement dans ma langue maternelle : cela fait vibrer les cordes les plus sensibles, au-delà du choix artistique.

J’ai la chance de tourner beaucoup, y compris à l’étranger, avec mon quatuor ou en version duo, aux côtés du pianiste Pierre-Luc Jamain, devenu Grenoblois. Mais je n’ai jamais eu envie d’aller vivre ailleurs. C’est une ville à taille humaine, entourée de paysages magnifiques, où il existe aussi un formidable vivier de musiciens et de talents dans tous les genres. Il manque sans doute des lieux de répétition, pour leur offrir un tremplin. Cette scène mérite d’être mise en avant, reconnue et soutenue !

Pour ce numéro spécial « musique », la rédaction donne carte blanche à Djazia Satour, chanteuse et compositrice algéro-grenobloise.

Révélée il y a une vingtaine d’années au sein du groupe MIG, la voix suave et lumineuse de Djazia, portée par les vents chauds de la Méditerranée et ...

Pour ce numéro spécial « musique », la rédaction donne carte blanche à Djazia Satour, chanteuse et compositrice algéro-grenobloise.

Révélée il y a une vingtaine d’années au sein du groupe MIG, la voix suave et lumineuse de Djazia, portée par les vents chauds de la Méditerranée et des mélodies teintées de pop-folk, résonne aujourd’hui bien au-delà des frontières de l’Isère. 

Je suis née à Alger, mais je suis arrivée à Grenoble en 1990 à l’âge de neuf ans, à la Villeneuve. Longtemps, ma géographie du territoire s’est limitée à ce quartier où je ne garde que des souvenirs heureux : l’appartement familial avec la vue incroyable sur la chaîne de Belledonne, les buts que je tirais avec mon père dans le parc où j’ai rêvé de former une équipe de filles, le collège de la Villeneuve puis le lycée Emmanuel Mounier. Aujourd’hui encore, beaucoup de mes proches vivent à la Villeneuve et j’y ai connu mon plus cher ami, l’artiste Léonid.

C’est aussi là que j’ai commencé à chanter. À onze ans, j’ai fait ma toute première scène à l’Espace 600 dans une comédie musicale avec Macadam Swing, la troupe montée par ma professeure de musique, Caroline Sultan. Elle me mettait toujours vingt sur vingt en chant ! Puis j’ai fait mes premières tournées comme choriste au sein de Gnawa Diffusion avec mon grand frère Amazig Kateb. Avec eux et les Sinsémilia, qui ont commencé à Eybens, la scène locale a été très marquée par le reggae !

En réalité, il y a toujours eu une grande variété de styles et de couleurs. Toujours à la Villeneuve, j’ai ainsi découvert le trip-hop en tant qu’interprète principale du collectif MIG à dix-neuf ans : là, j’ai pu expérimenter la composition et l’écriture. Nous avons fait deux albums ensemble. Puis j’ai sorti mon premier opus solo, Klami, autoproduit, en 2011, où je chante en français, en anglais et en arabe : les compositions marient châabi (le chant traditionnel algérois), pop, folk, électro et blues. Cette fusion des genres musicaux fait partie de mon histoire.

Mon troisième album, Aswât (des voix en arabe), marque un tournant : j’ai éprouvé le besoin de regarder en arrière, vers cet héritage algérien qui reste en arrière-plan comme un rêve évanoui. Il est chanté entièrement dans ma langue maternelle : cela fait vibrer les cordes les plus sensibles, au-delà du choix artistique.

J’ai la chance de tourner beaucoup, y compris à l’étranger, avec mon quatuor ou en version duo, aux côtés du pianiste Pierre-Luc Jamain, devenu Grenoblois. Mais je n’ai jamais eu envie d’aller vivre ailleurs. C’est une ville à taille humaine, entourée de paysages magnifiques, où il existe aussi un formidable vivier de musiciens et de talents dans tous les genres. Il manque sans doute des lieux de répétition, pour leur offrir un tremplin. Cette scène mérite d’être mise en avant, reconnue et soutenue !

Satour Djazia