Le retour au 90km/h ?

Retour au 90 km/h

Lors de la séance publique du 19 novembre 2021, le Conseil départemental a adopté le principe d'un retour du 90km/h sur les routes départementales. Le relèvement de la vitesse maximale autorisée porterait sur une partie du réseau le permettant. La Commission départementale de sécurité routière (CDSR) devra étudier la première proposition, concernant 165km de route.

La décision arrive en fin d’année.

 

Depuis le 1er juillet 2018, un décret du Gouvernement limite à 80 km/h la vitesse maximale autorisée (VMA) sur toutes les routes bidirectionnelles sans séparateur central. Conformément à la Loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019 et à la circulaire de l’Etat du 15 janvier 2020, le Département souhaite, d’ici fin 2022, sur les routes départementales où la vitesse est actuellement limitée à 80 km/h :

 

  1. rétablir le 90 km/h sur les routes sécurisées, seulement, sur lesquelles le 80 km/h est source d’insécurité ;
  2. instaurer le 70 km/h sur les routes où le risque d’accident est plus élevé.

 

Le 5 novembre dernier, le Département a ainsi déposé un 1er dossier auprès de la Commission départementale de sécurité routière (CDSR) pour relever la VMA à 90 km/h sur 165 km de routes déjà sécurisées d’ici fin 2021 / début 2022.
 

Le 90 km/h ne sera rétabli sur ces routes que si la CDSR reconnait qu’elles sont sécurisées. Ce sera fait de manière progressive et en veillant à la cohérence des limitations de vitesse sur l’ensemble du réseau routier départemental.    

La sécurité des Isérois a toujours été et reste donc la priorité. Pour rappel, le Département investit chaque année 103 M€ en moyenne pour améliorer la sécurité des usagers sur ses routes.

 

Cette décision fait suite au constat que l’abaissement de la vitesse à 80 km/h n’était pas justifié en 2018 et ne l’est toujours pas. Il a été décidé par le Gouvernement sur la base d’une expérimentation non concluante et de manière uniforme pour tout le territoire, sans prise en compte des différentes réalités locales. De plus, les chiffres du CEREMA et de la Délégation de la sécurité et de la circulation routières font débat parce qu’il est difficile de démontrer que c’est bien l’abaissement de la vitesse qui est la cause de la baisse de la mortalité et parce qu’ils sont une moyenne nationale, qui ne reflète pas la réalité de certains territoires.       


            
En Isère, cet abaissement de la vitesse ne s’est pas accompagné d’une baisse de l’accidentalité. Au contraire, une hausse est constatée depuis mi-2018.      

De manière générale, le retour au 80 km/h a été peu suivi par les conducteurs. D’après le CEREMA, les vitesses moyennes pratiquées par l’ensemble des usagers sur les routes départementales ont diminué de seulement 3,3 km/h dans les 20 mois ayant suivi la mise en place du 80 km/h.

 

Cet abaissement a aussi eu des effets négatifs :

  • l’alternance entre différentes limitations de vitesse (70, 80 ou 90 km/h) sur un même axe routier est source de confusion pour les conducteurs ;
  • sur les routes départementales avec un important trafic de camions roulant à 80 km/h, la suppression du 90 km/h empêche les automobilistes de les dépasser à moins de commettre un excès de vitesse et de réaliser un dépassement dangereux ;
  • dans les zones à risque, comme à l’abord des arrêts de cars scolaires, où la vitesse est limitée à 70 km/h, la différence de vitesse par rapport au 80 km/h est trop faible pour convaincre certains conducteurs de l’existence d’un danger et de la nécessité de ralentir.

      
Le véritable danger ce n’est pas le 80 ou le 90 km/h, ce sont les grands excès de vitesse.

 

La CDSR est composée de 5 représentants de l’Etat (Préfet, CORG, DDSP, DDCS, DIR), 2 élus désignés par le conseil départemental, 2 élus communaux désignés par l’AMI, 7 représentants des organisations professionnelles et des fédérations sportives, 2 représentations d’associations d’usagers.