Des collèges où il fait bon vivre et étudier

Plus d’un demi-milliard d’euros seront investis sur quatorze ans dans les collèges publics de l'Isère au bénéfice des jeunes isérois, des agents, de la communauté éducative et de la transition énergétique. L’objectif : offrir aux élèves des conditions d’accueil, de vie et d’études optimales.

Entre 2021 et 2028, le Département aura investi 226 millions d’euros pour réaliser la deuxième phase de son programme de rénovation et de construction des collèges isérois. Trente-sept établissements en bénéficieront, dont douze pour lesquels il s’agira de poursuivre la rénovation engagée sur le précédent mandat.

Des collèges nouvelle génération

© A. Breysse

Ce plan s’ajoute aux 320 millions sur cinq ans votés en 2016, qui ont permis déjà à 28 collèges publics isérois sur 97 de faire peau neuve. Certains ont été entièrement réhabilités, d’autres reconstruits, comme Lucie-Aubrac, à Grenoble (livré en 2022), ou François-Truffaut, à L’Isle-d’Abeau (achevé en mars 2024), avec pour premier objectif d’offrir de meilleures conditions de travail pour les personnels techniques, administratifs, enseignants, les personnes à mobilité réduite… Mais aussi d’améliorer la performance des bâtiments, face aux enjeux de la transition énergétique.

Principale nouveauté de ce second programme de travaux : les cours « oasis ». Le principe ? Pas de palmiers, mais des espaces arborés et végétalisés, avec des matériaux clairs et drainants plutôt que du bitume noir, où l’on peut se poser et discuter un moment sans avoir à raser les murs en cas de canicule.

Les premières expérimentations ayant été concluantes, le Département a décidé de les intégrer dans tous les projets de rénovation, en concertation avec les équipes enseignantes et les élèves.

Souvent très sensibles à l’environnement, ces derniers n’ont pas manqué d’idées ! Investis dans le choix des essences d’arbres et de plantes, ils apprennent aussi à en prendre soin, à faire attention à leur cour. Une incitation à mieux se respecter les uns et les autres.

Bien manger pour bien grandir

© A.Breysse

Des collèges où il fait bon vivre, ce sont aussi des restaurants scolaires où l’on mange bien. Depuis la rentrée 2021, le Département a ainsi instauré le tarif unique de 2 euros le repas complet pour tous les enfants avec un maximum de produits locaux ou bio (61 % des approvisionnements aujourd’hui, 100 % en 2028).Résultat, une ruée sur la cantine, avec davantage de demi-pensionnaires.

Pour le Département, c’est un budget supplémentaire de 9 millions d’euros chaque année. Sept postes ont aussi été créés pour accompagner ces évolutions dans les collèges les plus impactés.

Un collège, en fin de compte, c’est une petite ville en miniature où l’on apprend aussi à vivre ensemble. Tout un programme.

“Durant la crise sanitaire, nous nous sommes rendu compte que c’était parfois le seul repas équilibré pour certains enfants, quel que soit d’ailleurs le milieu. Cette pause déjeuner est aussi l’occasion de réfléchir au gaspillage alimentaire, de découvrir des légumes oubliés. On favorise les échanges avec les cuisiniers.”

Cathy Simon

Vice-présidente du Département en charge de l’éducation

Repères

Début septembre, les collégiens isérois ont fait leur rentrée. Beaucoup ont découvert des changements dans leurs établissements. Car, si la plupart des chantiers de rénovation sont effectués en site occupé, les travaux les plus bruyants, comme le gros œuvre, ont principalement lieu durant les vacances scolaires.

En charge de l’entretien, de la construction et de la restauration des 97 collèges publics isérois, le Département a, depuis 2015, lancé un vaste programme de travaux de rénovation et d’agrandissement de ses 700 000 mètres carrés de bâtiments.

Fini, les passoires thermiques, les cours bétonnées et les modules préfabriqués : l’objectif, à terme, de tous ces travaux est de faire des collèges des lieux fonctionnels et économes en énergie, où il fait bon vivre, étudier et travailler.

“Nous avons une responsabilité sociétale”

Cathy Simon

Vice-présidente du Département en charge de l’éducation

IsèreMag

Aujourd’hui, l’objectif est de construire des collèges durables, tenant compte des enjeux énergétiques. En quoi cela consiste-t-il ?

Cathy Simon

Un collège durable, c’est tout d’abord un bâtiment conçu pour durer trente, quarante ou cinquante ans, fonctionnel et pratique, qui va offrir un environnement sain pour travailler et étudier, qui est à la fois fonctionnel et économe en énergie. Au-delà de ces aspects techniques, la dimension sociétale est importante.Dès 2016, nous avons choisi d’intégrer pleinement les sections Ulis et Segpa dans notre programme de rénovation des établissements : ces classes destinées aux élèves en situation de handicap ou en difficulté d’apprentissage étaient souvent reléguées à part, dans des préfabriqués. Il fal...

Cathy Simon

Vice-présidente du Département en charge de l’éducation

IsèreMag

Aujourd’hui, l’objectif est de construire des collèges durables, tenant compte des enjeux énergétiques. En quoi cela consiste-t-il ?

Cathy Simon

Un collège durable, c’est tout d’abord un bâtiment conçu pour durer trente, quarante ou cinquante ans, fonctionnel et pratique, qui va offrir un environnement sain pour travailler et étudier, qui est à la fois fonctionnel et économe en énergie. Au-delà de ces aspects techniques, la dimension sociétale est importante.

Dès 2016, nous avons choisi d’intégrer pleinement les sections Ulis et Segpa dans notre programme de rénovation des établissements : ces classes destinées aux élèves en situation de handicap ou en difficulté d’apprentissage étaient souvent reléguées à part, dans des préfabriqués. Il fallait y remédier. Les espaces dédiés à la restauration et aux activités sportives et culturelles ont aussi été soignés. En dehors des cours, les collégiens doivent pouvoir disposer d’espaces où ils peuvent échanger, se détendre. Cela contribue à une bonne ambiance.

Même chose pour les restaurants scolaires. Sachant que la sédentarité et la malbouffe sont des fléaux pour la santé publique, il est important de prendre de bonnes habitudes dès le plus jeune âge : pouvoir pratiquer une activité physique à moindre coût grâce à la carte Tattoo, faire un repas équilibré quotidien pour 2 euros, tout cela aura des bénéfices à long terme sur le développement de nos enfants.

D’ici à 2028, nous aurons ainsi rénové ou reconstruit 78 établissements sur les 97 collèges publics, en intégrant de nouveaux concepts, comme les cours « oasis » ou le mobilier flexible et ergonomique, pour apprendre à travailler autrement, avec les outils numériques.

IsèreMag

Avez-vous déjà des retours de la part des élèves, des enseignants et des personnels techniques qui ont bénéficié de ces rénovations ?

Cathy Simon

Très souvent sur le terrain, je reçois des messages presque tous les jours : des enseignants, des parents d’élèves, des élèves eux-mêmes me disent avoir retrouvé calme et sérénité. Des enfants sont revenus manger à la cantine plutôt que de traîner à l’extérieur à la pause méridienne. Certains ont le sentiment que l’on s’est enfin occupé d’eux !

Nos agents constatent aussi très peu de dégradations. La vidéoprotection qui a été critiquée au départ est largement plébiscitée : elle oblige chacun à faire preuve de responsabilité. Former de futurs citoyens ancrés dans la vie, c’est aussi leur donner un cadre et des moyens de réussir.