Publié le 04 novembre 2025
Perché sur un éperon rocheux au-dessus du Rhône, Hières‑sur‑Amby est connu pour le site archéologique de Larina. Ses falaises de calcaire sont aussi un spot prisé des grimpeurs de tous niveaux.
Rencontre avec Dominique et Frédéric Gazarian, un couple de grimpeurs professionnels passionnés
« Si tu montes en tête, tu sauras te vacher tout seul au relais ? » Alors que Thomas enfile son casque et son baudrier pour attaquer la falaise, Dominique, encadrante professionnelle, teste sa connaissance du vocabulaire. Plus coutumier des blocs urbains, le grimpeur en herbe marque un temps d’arrêt : « Me vacher ? » Cette sécurisation est pourtant essentielle pour sa sécurité : elle consiste à attacher sa longe à l’anneau le plus haut pour s’accrocher au relais. Une fois la corde nouée et son mousqueton bien vissé, il pourra alors crier « vaché ! » à son assureur, resté au pied de la voie.
L’escalade en milieu naturel n’a rien à voir avec la salle : il faut être accompagné par un assureur aguerri ! C’est un sport d’équipe où il est primordial de communiquer et de prendre soin des autres. Il est aussi important de faire silence pour bien comprendre les consignes. Et profiter du chant des oiseaux depuis la falaise… Suspendu à 10 ou 30 mètres de haut, on est en immersion dans la nature…
Président du club D’Bloc à Hieres‑sur‑Amby
Depuis trente-cinq ans qu’il escalade les rochers autour du monde, cet ancien voileux lyonnais ne se lasse pas de la sensation de plénitude qu’il éprouve à chaque fois au bord du vide. Sensualité de la pierre, plaisir du toucher. La révélation est venue en voyant Patrick Edlinger danser au bout de sa corde dans les années 1980. « Cela a été un choc. À 50 ans, j’ai pu enfin passer le diplôme d’éducateur sportif au Creps de Voiron pour devenir moniteur… et réaliser mon rêve ! »
Une centaine de voies conventionnées pour l’escalade
La découverte du site du val d’Amby et de ses falaises de calcaire – autrefois exploitées par les carriers – lui a offert un terrain d’aventures à côté de chez lui. « J’ai obtenu l’autorisation de la mairie, propriétaire des lieux, pour équiper les parois. Aujourd’hui, nous avons une centaine de voies répertoriées pour tous niveaux. Toutes sont conventionnées par le Département avec le comité territorial de l’Isère de la Fédération française de la montagne et de l’escalade, qui vérifie chaque année l’état de la falaise et les équipements. Il faut parfois revisser, éliminer les pierres qui risquent de chuter… Le site, contrairement à la salle, est en accès libre toute l’année. Mais derrière, ce sont des heures de bénévolat et des milliers d’euros de matériel ! ».
Face à l’engouement pour la pratique, Frédéric et Dominique Gazarian insistent sur le respect de quelques consignes de sécurité incontournables et de l’environnement : « Les falaises sont fragiles, chacune avec sa faune et sa flore spécifiques. » Le mieux c’est de prendre un ou deux cours, pour acquérir les bons gestes."