Libre expression de Isère Mag avril - mai 2025

Dans un contexte d’instabilité institutionnelle que notre pays n’avait plus connu depuis des décennies, le budget national a fini par être adopté en février dernier. Il permet à la France d’éviter, à court terme, une crise grave. Au niveau du Département, nous avons enfin pu voter notre propre budget, en connaissance de cause.

Les contraintes sur nos recettes et la hausse subie des dépenses, liées aux décisions du gouvernement et à la situation économique dégradée, ont renforcé notre volonté d’efficacité et d’efficience. Nous nous refusons à couper dans le vif et à supprimer des politiques utiles pour les Isérois. En revanche, l’optimisation de notre action, qui a toujours été une de nos priorités, est plus que jamais nécessaire.

Il ne s’agit pas d’une prudence excessive, contrairement à ce que prétend l’opposition, qui fait une analyse naïvement optimiste de la situation. Si notre Département est dans une situation plus favorable que beaucoup d’autres collectivités, c’est bien grâce à notre gestion rigoureuse, en particulier sur le sujet de la dette, que nous nous refusons à laisser déraper, au risque de devenir impuissants et incapables de remplir nos missions à l’avenir.

Nous avons donc voté un budget pour lequel nous avons dû faire des choix, en réduisant nos dépenses dans certains domaines, sans sacrifier aucune de nos missions de solidarités en direction notamment des personnes les plus fragiles. Surtout, nous avons sanctuarisé plusieurs de nos politiques, qui sont essentielles, pour aujourd’hui et pour l’avenir.

C’est le cas de nos aides aux communes et aux intercommunalités. Afin de permettre aux projets en cours d’aller à leur terme et que de nouveaux puissent être lancés, nous maintenons, pour les trois ans à venir, les 35 millions d’euros de financement que nous versons chaque année. Ils permettent de créer ou rénover des équipements publics et de réduire les inégalités territoriales. Nous continuerons à porter une politique d’aménagement du territoire volontariste, afin de favoriser un cadre de vie attractif pour tous. En soutenant ainsi la commande publique, nous assurons également une activité économique aux entreprises et nous préservons des emplois.

Nous voulons également garantir notre souveraineté alimentaire. C’est pour cette raison que nous maintenons le niveau de l’aide apportée à nos agriculteurs et que nous continuerons à augmenter la part de produits locaux dans les repas des cantines des collèges. Alors même que les dernières années, et plus encore les derniers mois, ont démontré le danger d’être dépendants de pays étrangers, qu’ils soient hostiles ou théoriquement nos alliés, il est capital de préserver nos ressources alimentaires en soutenant ceux qui les produisent.

Enfin, nous sanctuarisons également les budgets consacrés à la culture et à l’éducation, parce qu’ils sont ceux qui nous permettent de préparer notre avenir et de transmettre notre savoir et nos valeurs. L’éducation est indispensable pour promouvoir la réflexion, la raison et l’ouverture d’esprit, en ces temps marqués par les fausses informations, la démagogie et le dogmatisme. Quant à la culture, qui permet de découvrir la créativité, la beauté et, au final, le génie humain, elle est essentielle, au moment où la succession des crises pèse sur notre moral et menace de nous faire sombrer dans le désespoir.

Répondre fermement aux défis du présent, tout en continuant à nous projeter avec confiance vers l’avenir : voilà ce que nous avons fait, en votant le budget du Département pour 2025.

Le nouveau plan d’action relatif à l’égalité professionnelle du Département de l’Isère a été adopté le 28 février. Nous regrettons son manque d’ambition dans les actions prévues en faveur de la meilleure articulation entre vie professionnelle et personnelle des agents.

Dès 2023, nous alertions sur les souffrances des femmes agentes dans l'exercice de leur travail et proposions la mise en place d’un congé menstruel. Depuis 2022, la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose fait de la santé gynécologique une cause nationale. Au Département d’en prendre acte et de garantir aux agentes une reconnaissance de leurs souffrances !

Nous proposons aussi la mise en place du congé faisant suite à une interruption volontaire de grossesse ou à une fausse couche, ainsi qu’un congé 2ème parent. Par simple voie réglementaire, le Président du Département peut décider de leur mise en place. Ces avancées sociales seraient la bonne réponse à la définition de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes !

À quelques jours de l’ouverture du premier procès français contre Monsanto/Bayer, nous souhaitons apporter notre soutien aux paysannes et paysans qui mettent en œuvre la transition de notre modèle agricole. 

À travers nos amendements pour une meilleure rétribution des agriculteurs et le soutien aux paniers bio, nous agissons pour que le Département y prenne sa part.