Libre expression de Isère Mag décembre 2025 - janvier 2026

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Libre expression : découvrez les tribunes des groupes politiques du Département de l'Isère publiées dans le numéro d'Isère Mag de décembre 2025 / janvier 2026.

Majorité départementale

Groupe pour l’Isère, Droite, Centre et Société civile

Orientations budgétaires : la prudence est une vertu

Au moment de l’écriture de cette tribune, nous ne savons pas à quoi ressemblera le budget de notre pays, si tant est que nous en ayons un, au moment où vous lirez ces lignes.

C’est dire si la préparation du budget départemental, que nous voterons au mois de décembre, se fait, une fois de plus, dans l’incertitude. Ce contexte justifie pleinement que nous soyons, de nouveau, prudents.

La situation économique et sociale reste, en effet, mauvaise : le nombre de licenciements économiques est en hausse ces dernières années et la tendance s’accroit en 2025. L’usine Teisseire, à Crolles, ou les aciéries de Bonpertuis à Apprieu en sont des tristes exemples sans compter toutes les entreprises, moins emblématiques et plus petites, qui en silence et toujours plus nombreuses, cessent leur activité et ferment. Le risque de voir augmenter la dépense que le Département consacre au versement du RSA doit donc être pris en compte.

De même, s’agissant des autres prestations de solidarité versées par le Département, le nombre de bénéficiaires de la Prestation de compensation du handicap (PCH) augmente sans cesse du fait de l’ouverture de nouveaux droits et du vieillissement de la population : il s’agit d’une hausse structurelle qui va s’accentuer et que nous devons prendre en compte.

Le changement démographique, associé à la diminution prévisible des revenus des personnes âgées dans les années à venir, aura aussi un impact à la hausse sur le montant consacré à l’Allocation personnalisée d'autonomie (APA), qui est nécessairement amené à augmenter dans le futur.

Dans le même temps, nos recettes n’ont jamais été aussi incertaines : nous sommes dépendants de taxes sensibles à la conjoncture économique (DMTO, TVA) sur lesquelles nous n’avons pas de pouvoir de décision, puisque leurs taux sont déterminés par l’Etat.

Sans compter les « efforts » prévus dans le budget national pour les collectivités locales, dont les Départements. Faute de savoir quel sera finalement le montant de la note, qui dépendra du résultat des débats parlementaires, nous n’avons pas d’autre choix raisonnable que de construire notre propre budget en nous basant sur des hypothèses.

Nous devons penser le budget 2026 non seulement pour l’année à venir, mais aussi avec une vision de long terme, en particulier s’agissant de la dette du Département, qui est aujourd’hui maitrisée : c’est notre devoir envers vous, mais aussi envers les Isérois de demain.

Depuis dix ans, nous avons beaucoup investi, en particulier dans nos collèges et nos routes, rattrapant le retard pris en la matière. Nous avons aussi soutenu massivement les projets des communes. A l’avenir, si nous voulons éviter de voir exploser notre endettement, nous devrons adapter certains de nos dispositifs.

Il ne s’agit pas d’être moins ambitieux ou de sacrifier nos politiques fondamentales, mais simplement d’accepter la réalité telle qu’elle est. Il est préférable de faire des choix lorsque c’est encore possible pour éviter d’être réduit à l’impuissance. Tel est le cas du Département de la Gironde, géré par la gauche et souvent pris en exemple par nos oppositions, qui se voit imposer des économies par la chambre régionale des comptes, après avoir voté un budget déficitaire.

Nous devons donc rester prudents, d’autant que la prudence a payé, cette année encore, puisque nous avons tenu notre budget. Nous revendiquons cette prudence, qui n’est pas un défaut mais bien une vertu : mieux vaut être pessimiste et avoir de bonnes surprises que l’inverse.

Vous pouvez compter sur nous pour continuer à gérer le Département avec rigueur. 

Opposition départementale

Union de la gauche écologiste et solidaire

La majorité départementale fait le choix d’affaiblir les associations iséroises

L’Isère compte 28 000 associations, regroupant 260 000 bénévoles et 30 000 emplois salariés. Aujourd’hui, les associations font face à un désengagement sans précédent des financements de l’État et des collectivités locales. En Isère, ce sont 250 emplois supprimés pour cette seule année 2025.

Dans ce contexte, la majorité départementale a choisi ses priorités et fait malheureusement le choix de retirer environ 1,4 million d’euros aux associations des secteurs de la solidarité, de la protection de l’enfance ou de l’environnement. Ce désengagement peut représenter 1/4 du budget d’un Lieu d’Accueil Enfant Parent, par exemple. Ces décisions sont incompréhensibles et injustifiées au regard d’un contexte budgétaire qualifié de « favorable » par l’exécutif départemental et des besoins des Iséroises et des Isérois.

Les efforts demandés en matière de gestion de l’argent public doivent être faits dans la justice, et non au détriment d’associations essentielles au bien vivre des Iséroises et des Isérois.

Isère écologie et solidarités

Non à l’austérité pour les associations !

En 2025, le Département de l’Isère affiche un excédent de 31,5 M€, et choisit baisser les subventions des associations sociales et environnementales.

Les LAEP, l’habitat inclusif ou le registre du cancer voient leurs budgets fondre. L’austérité ne doit pas être une fatalité. Protéger les plus vulnérables et accélérer la transition écologique, voilà les vrais défis. L’Isère doit faire primer l’intérêt général plutôt que les arbitrages comptables.