Rivière, inondation et ressource en eau

Le nom de notre département est celui de la rivière Isère. Découvrez comment l’eau est un marqueur fort de notre département.

Baigné par le fleuve Rhône au nord-ouest et par la rivière Isère qui traverse une bonne partie du territoire, notre département a la chance de disposer d’une importante richesse en eau, soutenue au printemps et en été par la fonte des neiges de nos montagnes. Indispensable pour la vie humaine et animale, le précieux liquide a assuré des conditions propices au développement du territoire.

Avec l’intensification du réchauffement climatique, constaté par la fonte des glaciers et la baisse des débits estivaux de nos cours d’eau, il va falloir apprendre à mieux préserver cette ressource.

Le Département, soucieux de garantir à tous les Isérois un accès pérenne à une eau de qualité, a décidé de s’emparer du sujet. Le Département agit également fortement dans le domaine de la prévention des inondations et la restauration de nos rivières.

« Le Département de l’Isère est engagé de longue date dans la gestion de la ressource en eau, la préservation des milieux aquatiques et la prévention des inondations. »

Christophe REVIL

Vice-président délégué à la gestion de l'eau

Direction de l’Accompagnement des Territoires aux Transitions
Service Eau et Territoires
9 rue Jean Bocq
38000 Grenoble
04 76 00 38 38

Le département de l’Isère est riche d’une grande diversité de cours d’eau dont la longueur totale avoisine 8000 km. L’ensemble de ces cours appartiennent au bassin versant du Rhône dont l’Isère est un affluent majeur.

Parmi ces cours d’eau, on trouve des torrents de montagne puissants comme le Vénéon et des cours d’eau de plaine comme le Rival.

Le Département de l’Isère soutient les opérations de restauration des rivières portés par les 4 syndicats intercommunaux isérois exerçant la compétence gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI).

Ces opérations visent à renaturer des tronçons de cours d’eau ; elles permettent de restaurer la biodiversité de nos cours d’eau. Parmi les récents travaux, on peut citer la restauration de la Bourbre sur le secteur de Bourgoin-Jallieu réalisée par l’EPAGE de la Bourbre ou la restauration de la Gresse à Vif portée par le SYMBHI.

Le Département, en tant que maître d’ouvrage des voiries départementales, œuvre aussi pour restaurer la continuité des cours d’eau en aménageant les seuils au droit de ses ouvrages notamment les ponts. La restauration de la continuité permet aux poissons de pouvoir circuler plus facilement dans les rivières, ce qui contribue à leur développement, voire à leur survie en période de basses eaux.

Le risque inondation est un risque naturel majeur en Isère. Les événements récents de l’hiver 2023, avec 3 crues successives sur l’Isère et le Rhône, ceux du printemps et de l’été 2024 avec les événements dans la vallée du Vénéon ou encore ceux de l'automne 2024 dans le secteur de Vienne, l’ont encore montré.

Le Département est depuis de longue date un acteur majeur de la prévention des inondations et de la protection contre les inondations. En 2004, il a été à l’initiative du projet de protection de la plaine de l’Isère entre Grenoble et Pontcharra, qui a été porté par le syndicat des bassins hydrauliques de l’Isère.

Pour une gestion des inondations à la bonne échelle, le Département a favorisé une organisation territoriale autour de 4 syndicats structurants exerçant la compétence gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) :

Le Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère (SYMBHI) pour l’Isère, le Drac et la Romanche et leurs affluents,
Le Syndicat Interdépartemental d’Aménagement du Guiers et de ses Affluents (SIAGA) pour le Guiers et ses affluents en Chartreuse,
Le Syndicat Isérois des Rivières Rhône Aval (SIRRA) pour les affluents du Rhône en aval de Lyon
L'EPAGE de la Bourbre (Etablissement public d’aménagement et de gestion des eaux de la Bourbre).

Il apporte à ces quatre syndicats un soutien financier et technique via :

des aides à leurs projets de prévention/protection des inondations (environ 15M€ d’aides de 2018 à 2024) ;
la mise à disposition d’une plateforme d’ingénierie dotée de 7 ingénieurs et un technicien.

Ce soutien permet ainsi de voir émerger de nombreux programmes d‘actions de prévention des inondations (PAPI), qui visent à planifier de multiples actions : des travaux de protection, mais aussi des actions de réduction de la vulnérabilité ou encore des actions d’anticipation des crises.

Le Département soutient également l’Institut des risques majeurs (IRMA), basé à Grenoble, qui est un acteur national de la prévention des inondations. Grâce à ce soutien les communes iséroises et les syndicats structurants peuvent facilement mettre en place des exercices de simulation d’une gestion de crise inondation. Anticiper la crise, permet en effet de mieux faire face le jour J.

Le Département de l’Isère est un territoire très varié par sa géographie et ses ressources en eau.

Au nord se développent les plaines alluviales occupées par des grandes cultures, bordées par des collines molassiques à l’ouest et des plateaux calcaires au Nord. Les aquifères se développent au sein des alluvions, parfois très productives, issus du remplissage quaternaire parfois discontinu et de la molasse.
Plus au sud, les massifs montagneux sculptent les paysages : les massifs calcaires du Vercors et de la Chartreuse appartenant au domaine des pré-alpes forment une barrière naturelle Sud-Ouest Nord-Est, et les massifs cristallins externes de Belledonne, de l’Oisans et des Ecrins constituent les points culminants du territoire au Sud-Ouest. Les grandes rivières du Drac, de l’Isère et de la Romanche s’écoulent dans les vallées ; elles alimentent des nappes puissantes, qui servent à approvisionner en eau la région grenobloise.

De nombreuses activités utilisent ces ressources en eau superficielles et souterraines, certains de ces usages étant spécifiques à la morphologie de nos paysages : l’hydroélectricité, l’eau potable, l’irrigation, l’industrie, la production de neige de culture ; mais aussi des activités de loisir in situ, c’est-à-dire ne prélevant pas d’eau dans le milieu mais liées à la présence d’eau avec des contraintes en termes de quantité et/ou de qualité, comme les pratiques d’eaux vives ou en lac, la pêche, etc.

A la multiplicité de ces usages humains de l’eau s’associe une diversité de la répartition spatiale et temporelle de la ressource en eau à l’échelle de l’Isère : des ressources abondantes tout au long de l’année au niveau de l’Isère, du Drac, de la Romanche et de leurs nappes d’accompagnement, et d’autres territoires avec des ressources limitées notamment en période d’étiage estival, par exemple sur les plateaux calcaires de l’Isle Cremieu ou dans les versants du Beaumont. Les ressources en eau de l’Isère sont diverses et possèdent des fonctionnements variés, aussi bien au niveau des eaux souterraines (nappes d’accompagnement, Molasse, sources de coteau…) que des eaux superficielles (régimes hydrologiques allant du nivo-glaciaire au pluvial). À noter que les régimes hydrologiques des grands cours d’eau sont également fortement influencés par la gestion des barrages hydroélectriques selon les phases de remplissage ou de turbinage.

Le Département soutient les principes de gestion intégrée de la ressource en eau qui ont vocation à garantir la satisfaction des différents usages (eau potable, irrigation ou industrie), la valorisation économique et les activités de loisirs tout en préservant les milieux aquatiques des pollutions ou du manque d’eau.

Pour accompagner les collectivités dans la mise en œuvre d’une gestion équilibrée intégrant les effets du changement climatique, le Département met à leur disposition des ingénieurs spécialisés ainsi qu’une hydrogéologue.

L’étude eau et changement climatique

Le changement climatique est d’ores et déjà visible en Isère : hausse des températures (+0,3 à 0,4°C par décennie depuis 1960) et de l’évapotranspiration, remontée de la limite pluie neige, modification de l’hydrologie des cours d’eau, sécheresses récurrentes… autant de phénomènes qui impactent la satisfaction des besoins des différents usages de l’eau et les milieux naturels, et se poursuivront au moins jusqu’au milieu du 21ème siècle, quel que soit le scénario considéré en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

Les conséquences potentielles de ces évolutions climatiques sont multiples et la gestion des ressources en eau apparaît comme un enjeu clé pour les territoires de l’Isère face au changement climatique.

Aussi le Département a lancé en septembre 2023 une vaste étude prospective sur la ressource en eau et le changement climatique en Isère, avec le cofinancement de l’Agence de l’eau.

L’objectif : Estimer l’évolution future de la ressource afin de pouvoir discuter du partage de la ressource avec tous les usagers, à partir d’une base scientifique, indépendante, commune et en concertation avec les acteurs de l’eau.

"L’eau est au centre de l’actualité, au cœur de nos préoccupations. Ressource nécessaire à notre survie et à celle de tous les êtres vivants, pas un jour ne se passe sans qu’on parle, de sa quantité, de sa qualité, de l’évolution de cette ressource naturelle face au changement climatique. Mais, j’ai pour habitude de dire : la peur n’évite pas le danger. Le seul moyen de l’éviter, j’en suis convaincu, c’est la connaissance."

Jean-Pierre BARBIER

Président du Département