Le renouveau des ravioles du Trièves

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Publié le : 21 jan. 2025

À Monestier-du-Percy, l’héliciculteur Christophe Silvin s’est lancé un défi : faire revivre les ravioles du Trièves, une spécialité locale presque tombée dans l’oubli.

Par : Sandrine Anselmetti

Photographie
Christophe Silvin a remis à l’honneur les authentiques ravioles du Trièves en s’appuyant sur un savoir-faire ancestral et des ingrédients locaux, certifiés en agriculture biologique. © A.Breysse

Rien n’est impossible. À commencer par le changement de vie opéré en 2020 par Christophe Silvin, lorsqu’il a installé sa micro-ferme d’élevage d’escargots gros-gris, certifiée en agriculture biologique, au cœur du Trièves : La Forêt des possibles. Aujourd’hui, cet ancien professionnel dans l’agencement d’espaces de vente, élève et cuisine lui-même 120 000 escargots par an, dans un environnement préservé, à 1 000 mètres d’altitude.  En 2023, Christophe s’est lancé un nouveau défi : faire renaître les ravioles du Trièves et ainsi diversifier son activité.

 “J’ai eu le déclic lorsque j’ai rencontré l’Association des ravioles de Trièves qui voulait sortir de l’oubli cette recette locale ancestrale”

Christophe Silvin

Avec la disparition dans les années 2000 de la dernière entreprise spécialisée, les ravioles du Trièves ne subsistaient plus que ponctuellement dans quelques cuisines de restaurateurs passionnés. Épaulé par l’association, Christophe a donc décidé de les remettre à l’honneur en s’appuyant sur un savoir-faire artisanal et des ingrédients locaux, certifiés en agriculture biologique.

Une recette d’antan

Grands carrés de pâte d’environ 6 centimètres, les ravioles du Trièves sont un savoureux croisement entre deux emblèmes culinaires voisins : le tourton du Champsaur et les ravioles du Dauphiné. Elles se caractérisent par leur pâte fine réalisée avec du blé tendre, semblable à celle des ravioles dauphinoises, et leurs farces généreuses, rappelant celles des tourtons. Deux recettes historiques et agréées IS HERE sont proposées : les ravioles du Trièves aux épinards et celles à la pomme de terre. “À ces saveurs originelles, j’ai ajouté une création durant les fêtes : la raviole à l’escargot, trait d’union avec mon activité d’héliciculteur”, poursuit Christophe.

Façonnage artisanal

Son atelier est équipé d’un laboratoire de transformation moderne, mais le façonnage reste résolument manuel. Les ravioles sont confectionnées avec soin à l’aide de moules en bois, fabriqués sur mesure, afin de préserver l’authenticité de la texture et du rendu d’antan. Une façon de rester fidèle à la tradition, tout en répondant aux exigences de production contemporaines. 

Christophe en produit actuellement 60 kilos par semaine, avec un objectif de 100 kilos d’ici peu. “La production et la demande sont en plein essor”, souligne-t-il.

Les ravioles du Trièves peuvent se déguster pochées à l’eau pour révéler la délicatesse de la pâte ou poêlées pour un croustillant gourmand. Elles ne sont désormais plus seulement un souvenir : elles sont une expérience à savourer, une bouchée d’histoire et de terroir.

Où les trouver ?

Les ravioles du Trièves sont disponibles dans une douzaine de points de vente du Trièves, de la Matheysine et du bassin grenoblois : magasins de producteurs, épiceries locales et moyennes surfaces.