Noël Martin : ça pétille à Saint-Chef !

Les bulles de Saint-Chef sont une institution en Nord-Isère. À la tête des vins Noël Martin, Aurélie Martin, la fille du fondateur, sort d’un automne chargé, préparant les commandes pour les fêtes de fin d’année. “Mon père a bâti son nom sur les vins effervescents, explique-t-elle. C’est donc surtout sur la méthode traditionnelle que nous orientons notre production.”

Servis dans les grandes tables iséroises (Chez le Per’Gras et Le Fantin-Latour, à Grenoble ; Maltacina, à Saint-Théoffrey ; La Table du Furon, à Sassenage ; Le Capella, à Vignieu…), les secs et demi-secs Noël Martin ont séduit les maîtres de chai pour leurs fines bulles, leurs notes de fleurs blanches (pour les vins jeunes) ou plus briochées (pour les plus âgés). “Nous restons un petit domaine avec un rayonnement local. Nos meilleurs commerciaux sont nos clients !” poursuit Aurélie.

Noël Martin, son père, a lancé son domaine viticole en 1968, alors que Saint-Chef était déjà réputé pour les vins effervescents d’André Rojon. Alors employé en usine, il réalise son rêve : après une formation en Champagne pour parfaire ses connaissances en méthode traditionnelle, il développe ses premiers vins effervescents, utilisant une cave « familiale » sous la grange de sa grand-mère. 

André Rojon parti à la retraite, Noël Martin perpétue la tradition saint-cheffoise des bulles, avant qu’Aurélie lui succède en 2012, aidée par son compagnon Lionel Navarro.

Le choix de la tradition s’est imposé aux viticulteurs, en parallèle d’une modernisation du domaine. Pour les vins effervescents, le chardonnay et le pinot noir sont les cépages principaux de la méthode. Le chardonnay produit aussi des vins blancs « tranquilles ». Le pinot noir, de son côté, est utilisé pour les vins rouges et rosés, ainsi que les rosés pétillants. La méthode traditionnelle repose sur la qualité de ces cépages, mais aussi sur des vendanges manuelles permettant un tri optimal des raisins, et un traitement phytosanitaire minimal.

Après neuf mois dans des cuves en Inox, au sein d’une cave climatisée, le vin passe par la phase de la « prise de mousse » (lancement de la troisième fermentation). Une fois mis en bouteilles, il repose « sur lattes » entre trente-six mois pour les blancs et dix-huit mois pour les rosés. Vient ensuite la phase du « dégorgement ». Aurélie et Lionel évacuent le dépôt remonté au goulot grâce à une machine qui a remué lentement la bouteille. Une fois celle-ci ouverte “on en profite pour ajouter notre liqueur d’expédition, dosée en fonction du vin désiré : brut ou demi-sec”, confie Aurélie. Le bouchon définitif est alors installé. De la composition et du dosage exacts, on ne saura rien. Secret de famille.

À consommer avec modération.