L’Isère, terre de champions agricoles

  • Agriculture

Publié le 14 sept. 2025

Comme les sportifs, les agriculteurs ont leurs championnats : les concours agricoles. Ils sont un excellent moyen pour les éleveurs de montrer leur savoir-faire. Rencontre avec Cédric Goy, éleveur isérois primé au Concours général agricole 2025 à Paris.

Sur les murs de la ferme, les plaques multicolores s’affichent. Le Gaec des Trois Sapins (Porte-des-Bonnevaux) est fier d’arborer les récompenses agricoles obtenues au fil des années. Cédric Goy, 33 ans, élève un troupeau de vaches laitières Prim’Holstein. Il poursuit la tradition familiale en s’inscrivant régulièrement à des concours comme son père et son grand-père avant lui. 

Rina, la vache star de son troupeau, est déjà une championne : en 2025, elle a décroché deux fois la deuxième place dans sa catégorie, lors du salon Vaches en piste, à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), et au Concours général agricole du Salon international de l’agriculture de Paris.
 

Mais avant d’être lauréate, le parcours est long. L’animal passe parfois des sélections locales. C’est le cas pour avoir le droit de concourir à la capitale. Un technicien agréé fait le tour d’une centaine d’exploitations pour sélectionner les meilleures bêtes. Leur pedigree est alors passé au peigne fin. 

"On regarde sa morphologie. On juge son aspect, son bassin, sa taille, sa ligne de dos… Et surtout les mamelles qui doivent être bien hautes, le plus loin possible du sol pour éviter tout risque sanitaire de contamination", détaille Cédric Goy. 
 

Un travail au quotidien pour le bien-être du cheptel

Au Salon de l’agriculture, six vaches seulement représentaient la région. Être choisie pour monter à Paris est déjà une fierté. Monter sur le podium en est une autre, encore plus difficile à obtenir. La qualité de production et la morphologie ne suffisent pas à faire la différence. L’éleveur doit aussi habituer la vache à déambuler sur les salons. 

"Défiler sur le ring exige une vraie maîtrise technique : les vaches doivent marcher au pas, la tête haute, pour que le jury puisse évaluer les qualités physiques de l’animal et examiner son allure. On doit aussi leur apprendre à supporter le licol qu’elles enfilent pour défiler avec nous, afin de les maintenir en toute sécurité. Cela représente des heures de travail", confie Cédric. 

Rina était l’une des plus sauvages du troupeau, mais à force de douceur et de patience, son éleveur a fini par l’amadouer. Pour espérer briller sur les salons, il faut des animaux épanouis et en bonne santé. Les récompenses viennent souligner le travail effectué au quotidien sur l’exploitation pour le bien-être du cheptel.


Le prochain rendez-vous incontournable des éleveurs isérois aurait dû être le concours des charolais de la Foire de Beaucroissant. Malheureusement, l’épidémie de dermatose nodulaire bovine, qui sévit depuis cet été dans les Alpes, impose des restrictions sanitaires strictes qui ont contraint les organisateurs à annuler l’épreuve cette année. Un sacrifice qui permet de préserver la santé des troupeaux avant de pouvoir les retrouver en forme pour l’édition de 2026.

Le Département accompagne les lauréats et encourage les concours

Au travers des concours, les agriculteurs valorisent et défendent leur territoire. Une contribution à la promotion et l’attractivité de l’Isère que le Département a à cœur de récompenser en leur accordant une prime qui varie de 700 à 1 500 euros, selon le classement obtenu. Cette somme permet de couvrir une partie des frais engagés par les participants et lauréats. Un cheminement logique pour le Département qui soutient tout au long de l’année les associations d’éleveurs qui cherchent à développer l’excellence des races d’élevage, les comices agricoles, ainsi que l’organisation des concours d’envergure, comme la finale de labour, le concours départemental des vins de l’Isère, ou le concours départemental d’élevage organisé tous les deux ans.