Le Département de l’Isère œuvre activement pour la préservation de la Cistude d’Europe en partenariat avec des naturalistes, des gestionnaires d’espaces naturels sensibles (ENS) et des experts scientifiques.
Ces actions s’inscrivent dans une démarche collective impliquant également des associations locales et des chercheurs universitaires. Ensemble, ils veillent à la sauvegarde de cette espèce menacée et de ses habitats naturels.
De quoi parle-t-on ?
La Cistude d’Europe (Emys orbicularis (Linnaeus, 1758)) est une petite tortue d’eau douce, reconnaissable à sa carapace sombre ponctuée de taches jaunes. Espèce patrimoniale, inscrite aux annexes II et IV de la Directive européenne Habitats-Faune-Flore, elle est protégée depuis 1979 et classée vulnérable en France. Présente dans le nord de l’Isère, elle dépend d’une mosaïque de plans d’eau, de zones humides et de prairies pour accomplir son cycle de vie.
Contexte et cadre politique
La préservation de la Cistude d’Europe s’inscrit dans le cadre du Plan National d’Actions (PNA) 2020-2029 et répond aux engagements du Département de l’Isère pour la biodiversité, déployés via sa politique Espaces naturels sensibles (schéma départemental des ENS). Ils visent à conserver et sensibiliser autour de cette espèce menacée, en lien avec les politiques européennes et nationales de protection de la nature.
Déroulement et méthode
Des campagnes régulières de Capture-Marquage-Recapture (CMR) sont menées sur des sites pilotes comme les ENS de l’étang de Lemps et les étangs de la Serre du site de la Save. Les tortues sont capturées à l’aide de pièges adaptés, identifiées, mesurées, marquées puis relâchées. Ce suivi scientifique rigoureux permet d’évaluer la santé des populations (effectifs, nombre de juvéniles, sexratio,…) et, in fine, l’efficacité des mesures de gestion (création de mares, gestion de prairies et aménagement de sites de ponte).
Le planning global
Les suivis CMR sont réalisés tous les 10 à 20 ans afin de limiter le dérangement, des campagnes majeures ayant eu lieu en 2000-2002, 2009-2010 et 2021. Le prochain point d’étape est prévu d’ici 15 ans, sauf en cas d’événement exceptionnel et/ou de nouveaux aménagements. Les opérations de gestion et de veille scientifique sont, quant à elles, poursuivies chaque année.
Résultats : où en est-on aujourd'hui ?
Les dernières campagnes montrent une nette amélioration de l’état de conservation de la Cistude d’Europe en Isère. À l’étang de Lemps, la population a doublé en 20 ans, passant de 70 à 140 individus, avec une augmentation significative du nombre de juvéniles. Aux étangs de la Serre, la population reste stable autour de 150 individus adultes, témoignant de la qualité de la gestion mise en place.
Et demain : améliorations et perspectives
La priorité est de maintenir les efforts de gestion, essentiellement par des opérations d’entretien des sites, et surtout de renforcer la connectivité entre les différents sites du nord Isère (réseau d’ENS locaux et de Réserves naturelles). Des études génétiques et des analyses multi-sites sont envisagées pour mieux comprendre les échanges d’individus entre populations. La sensibilisation du public et l’implication des acteurs locaux restent essentielles pour assurer la pérennité de l’espèce à l’échelle du territoire.
Où observer la Cistude d’Europe ?
Les principales populations se trouvent au nord de l’Isère, dans le district de l’Isle Crémieu, notamment sur l’ENS de l’étang de Lemps (Saint-Baudille-de-la-Tour, Optevoz) et les étangs de la Serre (Courtenay, Arandon-Passins, Morestel). Pour plus d’informations et préparer votre visite, consultez les fiches APIDAE ou la carte interactive des ENS sur isere.fr.
Chiffres clés
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2 sites ENS pilotes majeurs : étang de Lemps et étangs de la Serre (Lac de Save)
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+ 100 % d’augmentation de la population à Lemps en 20 ans
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150 adultes recensés aux étangs de la Serre