Coteaux du Grésivaudan, entre vignes, châteaux et cascades…

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Les coteaux du Grésivaudan s’étendent de Montbonnot-Saint-Martin à la frontière de la Savoie. Vue aérienne au-dessus de Chapareillan.
Les coteaux du Grésivaudan s’étendent de Montbonnot-Saint-Martin à la frontière de la Savoie. Vue aérienne au-dessus de Chapareillan. © F. Pattou

De Montbonnot-Saint-Martin à la Savoie, les vignobles IGP Isère-Coteaux du Grésivaudan s’épanouissent. Découverte d’un territoire de vieilles pierres et cascades, animé il y a peu par l’effervescence des vendanges.

“Avec nos coteaux d’éboulis calcaires baignés de soleil, nous avons tout le potentiel pour produire de grands vins”, se réjouit Kevin Foucher du domaine des Crocs blancs.

© K. Foucher

En 2022, cet ancien infirmier a repris avec Franck Masson une terre viticole de 6 hectares, située sur les hauteurs de Chapareillan. Aujourd’hui, ils commercialisent deux cuvées en IGP Isère-Coteaux du Grésivaudan. Les vins de cette appellation n’ont rien à envier à ceux de Savoie. Produits dans une ancienne vallée glaciaire adossée au massif de la Chartreuse, ils bénéficient d’une amplitude thermique permettant d’élaborer des blancs et des rouges dont la palette aromatique est très diversifiée.

Depuis quelques années, ils sont entrés dans une nouvelle dynamique avec l’arrivée d’une jeune génération de viticulteurs. Aujourd’hui, une dizaine d’entre eux bénéficient de l’appellation acquise en 2009 par 84 communes de l’Y grenoblois

Des trésors insoupçonnés

Outre cette richesse gastronomique, le territoire possède de nombreux trésors patrimoniaux. Entre Le Touvet et Chapareillan, un tronçon mérite le détour avec, parmi les haltes incontournables, le château du Touvet. Édifiée au Moyen Âge, cette belle demeure fait face au massif de Belledonne et surplombe la vallée du Grésivaudan. Elle a été acquise en 1528 par Guigues Guiffrey, compagnon du chevalier Bayard, et subira au XVIIIe siècle d’importants travaux d’embellissement. 

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Le château du Touvet © F. Pattou

La visite se prolonge dans ses jardins, qui jouissent d’un somptueux escalier d’eau alimenté par les sources de la Chartreuse. Autre étape, Fort Barraux. Construite en 1597 par un cousin d’Henri IV, cette fortification constitue l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses sentinelles des Alpes. Elle sera remaniée entre 1692 et 1700 par Vauban, l’ingénieur militaire de Louis XIV.

Ce fort a servi de garnison ainsi que d’entrepôt pour les munitions. Il a aussi joué un rôle carcéral pour des officiers allemands entre 1915 et 1918 et d’accueil pour les réfugiés espagnols qui fuyaient le franquisme en 1939. En juillet 1940, il fait office de centre surveillé pour les trafiquants du marché noir, les prisonniers politiques, les personnes d’origine juive en transfert vers les camps de concentration.

L’autre particularité du territoire est sa nature préservée. Situé sous les barres rocheuses de la Chartreuse, il compte un nombre impressionnant de chutes d’eau. Certaines se déversent par-dessus des falaises de plus de 100 mètres de haut, comme la cascade de l’Enversin et celle de l’Alloix, accessibles depuis Saint-Vincent-de-Mercuze. Ici, les initiatives originales sont légion.

En 1989, des parents d’enfants souffrant d’un handicap mental créent à Sainte-Marie-du-Mont la ferme de Belle chambre – un lieu de vie, unique en France, pour des adultes porteurs d’une forme d’autisme, où l’on fabrique et vend du fromage estampillé nos produits ISHERE. Une table d’hôtes est ouverte les mercredi et dimanche midi sur réservation.

Un peu plus bas, au Touvet, Maxime Germain et Renaud Stalinski ont créé en 2017 la Spiruline de Chartreuse, une ferme où ils cultivent de la spiruline.. Avec, en prime, une qualité de vie au rendez-vous !