Déploiement de la fibre optique en Isère : un chantier à mi-parcours qui avance

Avec un objectif de 450 000 prises raccordables à l’abonné créées d’ici à 2024, le Département de l’Isère et son délégataire de service public, filiale de la société SFR FTTH, se sont lancés depuis fin 2016 dans le plus grand chantier de raccordement public à la fibre optique de France. Une fois achevé, ce réseau d’initiative publique départemental, appelé « Isère THD », permettra à tous en Isère, particuliers, entreprises et collectivités, d’accéder au Très haut débit, qu’ils soient en montagne ou en rase campagne.

 

Un défi majeur et colossal

Afin de relever le défi numérique en France, en 2010, l’Etat confie une première phase de déploiement de la fibre optique aux opérateurs privés, sur leurs fonds propres, sur des zones dites d’Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement (AMII). Des zones suffisamment denses en population pour être rentables pour ces opérateurs.

En Isère, 4 zones AMII sont ainsi définies, représentant 46 communes : une partie des agglomérations de Grenoble et de Vienne, ainsi que les villes de Voiron et de Bourgoin, soit 8 % du territoire isérois. Autrement dit, à en rester là, un Isérois sur deux n’aurait pas eu accès au Très Haut Débit (THD), soit 466 communes, représentant 92 % du territoire.
D’où la décision du Département de lancer lui-même le chantier sur le reste du territoire. Objectif : mailler en fibre optique les 92 % du territoire isérois restant et permettre à tous les Isérois, quel que soit leur zone d’habitat, d’activité, d’avoir accès à la même qualité de débit : le THD. La fibre optique permettant des transmissions rapides, stables même sur de longues distances, avec un potentiel illimité. Une question d’équité territoriale, une question d’attractivité économique et touristique.

 

Le réseau d’initiative publique baptisé « Isère THD » nait en décembre 2016, financé avec le concours des EPCI, mais aussi celui de fonds européens et de l’Etat, de la Région, avec 2 maîtres d’ouvrage :

  • le Département qui construit le réseau structurant, autrement dit les routes principales. D’ici à l’automne 2021, 2 500 km de câbles (dont 80 % déjà construits à ce jour) seront déployés, essentiellement sous terre. Ils passeront par 110 noeuds de raccordement optique (NRO) tous réalisés. Ce chantier constitue le plus gros budget de la mandature, avec 560 M€ d’investissements publics et privé.
  • Le délégataire de service public, filiale de SFR FTTH, qui construit le réseau de desserte à l’abonné, autrement dit les routes secondaires. D’ici à 2024, SFR FTTH déploiera 10 000 km de réseau en fibre optique, qui permettront de faire la liaison entre les NRO, construits par le Département, et les abonnés. Au fur et à mesure de ce déploiement, les boitiers situés au pied des immeubles ou dans les rues, installés par le délégataire de service public, permettront à tout fournisseur d’accès de connecter les particuliers, les entreprises, les collectivités à la fibre.

 

Un déploiement à mi-parcours prometteur

Côté Département, le chantier est dans les temps. D’ici à l’automne 2021, le réseau structurant sera achevé. Cet été, le Département a terminé la construction de l’intégralité des 110 NRO, les bâtiments techniques d’où partent toutes les lignes abonnés. 80 % des câbles ont été déployés par ses équipes, soit 2 000 km sur 2 500 km.

A ce stade, il y a donc un potentiel de 285 000 lignes, autrement dit 285 000 prises potentiellement raccordables à construire, remis au délégataire de service public, filiale de SFR FTTH pour construire, dans un deuxième temps, le réseau de desserte à l’abonné.


Côté SFR FTTH, près de 100 000 prises ont été déployées et 52 000 prises abonnés raccordables sont commercialisées. Cependant, en raison de branchements défectueux, de défauts et de problèmes techniques, un plan correctif a été lancé dès octobre dernier afin de reprendre une par une les prises et leur donner le niveau de qualité nécessaire à une réussite des raccordements « abonnés ». Déjà 25 000 prises ont été reprises et montrent des hauts niveaux de qualité, ce qui a permis le raccordement effectif de 13 000 nouveaux abonnés.
D’ici au printemps 2021, SFR FTTH s’engage à reprendre l’ensemble des 75 000 prises restantes pour donner aux futurs abonnés une totale satisfaction de leur nouvelle connexion en Très Haut Débit. L’objectif de 2024 sera tenu, et 80 000 prises seront construites par an pour le remplir.
Le défi est majeur, la volonté est là pour le relever.

« Nous sommes engagés sur des travaux de longue haleine et mobilisons nos équipes, sous le contrôle du Département, pour qu’ils se déroulent de façon optimale. Notre objectif est de sécuriser parfaitement les raccordements futurs, reprendre le rythme de déploiement de la fibre et ainsi répondre à l’impatience de tous. Nous sommes les premiers à être portés par la volonté de faire bénéficier de cette technologie à tous les isérois », souligne le Président-directeur général d’Altice France, auquel appartient SFR FTTH, Alain Weill.


« Comme dans tout chantier, il y a des retards, des imperfections, des aléas. C’est le cas dans ce chantier de déploiement qui est colossal. Nous l’avons détecté, nous avons fait le suivi des problèmes, nous avons demandé à SFR d’y remédier. Et SFR s’y est engagé et le démontre aujourd’hui avec les 25 000 premières prises raccordables qui fonctionnent. Je m’en félicite. Nous allons de l’avant, résolvons les problèmes rencontrés au fur et à mesure, main dans la main, car l’accès au numérique des Isérois en dépend », souligne le Président du Département Jean-Pierre Barbier.


« Ce chantier est capital pour tous en Isère, particuliers, entreprises et collectivités. Une fois achevé, tous auront le même accès au même service de haute qualité, en ville comme en zone rurale. C’est une question de cohésion territoriale, elle est primordiale pour nous. L’objectif d’une couverture à 100 % en 2024 peut paraître long. Mais il faut construire un tout nouveau réseau. Et nous aurons ensuite une longueur d’avance », remarque le Vice-président délégué à l’aménagement numérique et aux systèmes d’information, Damien Michallet.