Deux euros et bien plus qu’un repas !

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Les agents du Département préparent quotidiennement des repas complets, équilibrés et savoureux pour 37 800 demi-pensionnaires.
Les agents du Département préparent quotidiennement des repas complets, équilibrés et savoureux pour 37 800 demi-pensionnaires.

Publié le 04 sept. 2025

Depuis 2021, le repas pris à la cantine d’un collège public en Isère est facturé 2 euros aux familles. Mais concrètement, comment est-il préparé ?  Quel est son coût réel ? Réponse en cuisine.

Chaque jour, dès la sonnerie de midi déclenchée, près de 38 000 collégiens se dirigent vers leur restaurant scolaire pour leur pause déjeuner. Accueillis par les agents de cuisine du Département, ils ont le choix entre trois entrées, deux plats, deux laitages et deux desserts. Chacun peut composer soi-même un plateau principalement local ou bio et adapter les portions à son appétit (pour certains, ce sera probablement le seul repas équilibré de la journée).

Repas à 2 euros : un choix solidaire

Aujourd’hui, c’est houmous bio, murçon ou terrine de La Mure, bœuf bourguignon de l’Isère aux fruits secs ou gratin de truite bio aux petits légumes, gratin dauphinois bio ou riz pilaf bio, bleu de Sassenage bio ou yaourt du Mont-Aiguille et pêche locale. Tout cela pour 2 euros facturé aux familles ! “Ce n’est évidemment pas le coût réel d’un repas qui se situe entre 7,5 et 8 euros. Mais en instaurant ce tarif unique en 2021, nous avons voulu rendre le restaurant scolaire accessible à tous et préserver le pouvoir d’achat des ménages, explique Cathy Simon, vice-présidente du Département en charge de l’éducation. Cette mesure vise aussi à améliorer la santé des collégiens et leur éducation au bien-manger.”

À cette fin, les menus varient tous les jours et leur contenu, élaboré par des cuisiniers professionnels, est validé par une diététicienne du Département. Fidèles également à l’ambition du « 100 % local ou bio » portée par le Département, les équipes de cuisine intègrent en majorité des produits issus de filières locales certifiées (Label rouge, AOP, IGP, HVE, Nos produits ISHERE) ou de l’agriculture biologique. Pour s’approvisionner, elles peuvent s’appuyer sur la centrale d’achat départementale mise en place avec des producteurs locaux qui garantit volumes et prix compétitifs. Résultat : 63 % des repas servis aujourd’hui contiennent des produits locaux ou bio et 81 cuisines départementales bénéficient du label « Ecocert en cuisine », gage de qualité et d’engagement environnemental. Une qualité qui se vérifie aussi en fin de service, où la quantité moyenne de nourriture jetée est passée en dix ans de 150 à 62 grammes par plateau !

Un moment éducatif à part entière

Cet engagement contre le gaspillage alimentaire se poursuit régulièrement avec des animations dans les réfectoires et des sensibilisations aux bonnes pratiques. “En Isère, la restauration scolaire est bien plus qu’un simple service : c’est un projet éducatif, social et environnemental, poursuit Cathy Simon. Car au-delà de la nutrition, le Département défend une vision globale du repas scolaire. Temps de détente et de convivialité, il est un vecteur de sensibilisation au goût, à l’environnement, à la saisonnalité, mais aussi au respect de l’autre et aux enjeux agricoles.”

Où sont préparés les repas ?

La provenance des repas proposés aux élèves diffère selon l’établissement. Sur les 97 collèges publics isérois, 70 sont approvisionnés par les huit cuisines mutualisées des collèges, situées à Échirolles, Saint-Égrève, L’Isle-d’Abeau, Seyssuel, Chatte, Pont-de-Chéruy, La Tour-du-Pin et Voiron. Préparés par des cuisiniers professionnels, les repas sont livrés dans les cuisines « satellites » où les préparations sont finalisées. Les 27 collèges restants disposent d’équipes de cuisine indépendantes (pour 22 d’entre eux) ou partagent les services de restauration d’un lycée, d’un délégataire ou d’une municipalité. 

Pour aller plus loin

    Par: Richard Juillet