Publié le : 27 oct. 2025
De nombreuses exploitations iséroises, comme la ferme Les Jardins du Fontanil, s'engage dans une démarche de qualité et en circuit-court. Un choix gagnant-gagnant pour le consommateur des produits sains et de saison qui soutient la production locale.
Vos démarches
Sur le bord de l’Isère, au pied du massif de la Chartreuse, la ferme Les Jardins du Fontanil cultive en agriculture biologique une quarantaine de légumes de saison, ainsi qu’une longue histoire familiale. L’exploitation compte 5,5 hectares de plein champ et 1,5 hectare de serres. Laurent Naselli, quatrième génération de maraîchers établis au Fontanil-Cornillon est associé depuis quelques années avec Delphine Lefevre et Aude Hardy. L’arrière-grand-père de Laurent, la première génération, a commencé la commercialisation des produits en vente directe à la ferme.
La deuxième a développé la vente en gros, et la troisième le commerce avec les grandes surfaces. Lorsque Laurent Naselli reprend l’exploitation en 2015, il décide de la convertir en bio. Dans un même temps, il met l’accent sur la vente en circuits de proximité, pour une meilleure valorisation de sa production, ainsi que la transmission de son savoir-faire agricole. "En produisant sur place, on crée de la richesse pour le territoire, et on forme des maraîchers pour le futur. Depuis mon installation, chaque année, un voire deux salariés de la ferme ont fini par s’établir à leur compte. C’est une fierté."
Si l’exploitation fait école, c’est que Laurent Naselli expérimente de nombreuses pratiques visant à en améliorer la résilience et la démarche de qualité qu’il y a engagée. Entre deux cultures de légumes, il utilise par exemple le sorgho, une plante aux multiples avantages : elle couvre le sol, le fertilise, l’aère, et s’adapte aussi très bien aux climats secs et aux étés chauds. De plus, Laurent a fait installer des ombrières sur ses serres, pour rafraîchir la température ambiante, préserver les légumes d’un ensoleillement trop fort, et les conditions de travail de ses salariés. "En Isère, on sait que tôt ou tard, on aura un climat méditerranéen. Alors on anticipe en assimilant des techniques maraîchères répandues dans le Sud."
Fournir une alimentation de qualité au territoire
Parmi les clients des Jardins du Fontanil, on compte la légumerie-conserverie AB Épluche, à Vourey. Cette structure, portée par la Communauté d’agglomération du Pays Voironnais avec le soutien des collectivités et de l'État, a une mission bien spécifique : réceptionner puis transformer des légumes bruts locaux afin d’approvisionner la restauration collective.
La légumerie emploie 14 salariés en charge de nettoyer, couper puis conditionner les légumes afin de les livrer prêts à cuisiner à ses clients. Et depuis 2023, AB Épluche développe une activité de conserverie pour préparer et pasteuriser des légumineuses (pois chiches, haricots rouges et blancs, flageolets, lentilles) prêtes à l’emploi en restauration collective.
Les légumes et légumineuses transformés par AB Épluche sont issus à 90 % de l’agriculture iséroise et des départements limitrophes, et sont cultivés en agriculture biologique à 90 %. Un débouché sécurisant pour les agriculteurs locaux : "Nous achetons surtout leurs productions au prix le plus juste possible, et nos commandes, régulières et variées, sont parfois pour eux l’opportunité de lancer de nouvelles cultures", constate Jean-Christophe Ceccato, directeur d’AB Épluche.
Le Département de l’Isère, responsable de la restauration scolaire des 97 collèges publics isérois, est le principal client. "On est un peu le pivot de l’alimentation circulaire du territoire, résume Jean-Christophe Ceccato. On sert d’interface : il y a les maraîchers, puis la légumerie et ensuite, les cantines scolaires, qui nourrissent chaque jour les jeunes isérois."
Reportage vidéo
AB Épluche, un outil territorial précieux pour bien manger
Un an après son installation dans des locaux neufs à Vourey, le succès est au rendez-vous pour la légumerie sud-iséroise qui ne cesse de croître. AB Épluche travaille avec une cinquantaine de producteurs locaux et transforme jusqu’à 300 tonnes de légumes par an, dont une grande partie est destinée aux cantines des collèges isérois, dont le Département de l’Isère est responsable.
Le Département s’emploie, en lien avec les producteurs locaux et en concertation avec les établissements, à faire de la restauration scolaire un service exemplaire et responsable au bénéfice des collégiens. À cet effet, il s’engage en faveur d’une alimentation locale ou bio, en visant le 100 % d’ici 2028.
"Il y a du sens, et un vrai engouement pour manger sain, constate Jean-Christophe Ceccato, directeur d’AB Épluche. Cet engagement permet aussi de valoriser des productions, garantir des revenus, rémunérer au juste prix les agriculteurs, mais aussi de planifier, anticiper la demande et créer des débouchés pour des filières." L’entreprise ne manque pas d’idées et prévoit d’étoffer son offre : elle proposera prochainement des potages, des frites et même une gamme de céréales pour continuer de régaler petits et grands.